DILLUNS 21 DE GENER A LES 8 DEL VESPRE
TOURNÉE (2010) de Mathieu Amalric – 1h50
Amb: Mathieu Amalric, Miranda Colclasure, Linda Marraccini, Julie Ann Muz, Suzanne Ramsey, Angela de Lorenzo, Alexander Craven
Sinopsis: Joachim, un exitós productor de televisió parisenc, abandona la seva vida per a començar-ne una altra a Amèrica. Un temps després, torna amb el grup de ballarines striptease New Burlesque, a les quals ha omplert el cap de fantasies romàntiques sobre França. Comença així la seva particular tournée…
Crítica: El film de Mathieu Amalric ens presenta el personatge de Joachim Zand, ex-productor de televisió francès, que torna d’Estats Units per a una gira amb el grup de ballarines striptease New Burlesque. Amb maneres de príncep, altiu i dispendiós, Zand és un personatge ben particular que improvisa la seva vida, imprevisible tot ell… el misteri de què s’envolta i el silenci sobre el seu passat no eviten que l’espectador faci les seves hipòtesis, i és que podem comprendre fàcilment que aquesta reconquesta del país natal serà tan problemàtica com les raons obscures que el van fer marxar.
D’altra banda, les noies fan esclatar la pantalla, dotades d’una malícia i un sentit de l’humor devastadors, tot fent de la vida una festa permanent. Amalric descriu la vida d’aquesta troupe amb un detall quasi documental. Filma així la segona pell que esdevé la posada en escena de sí mateixos per part dels personatges, i el decalatge que aquesta manera de vida, aquesta moral de l’espectacle, guarda amb la realitat.
Homenatge inspirat en una raça de productors en via d’extinció, Tournée posa en primer pla l’esperit firaire amb què va néixer el setè art, tot fent coincidir aquests cossos americans fora de la norma i l’autor francès que vol trencar amb els cànons del gènere.
Synopsis : Producteur de télévision parisien à succès, Joachim avait tout plaqué pour repartir à zéro en Amérique à l’aube de ses quarante ans. Il revient avec une tournée de strip-teaseuses «New Burlesque» à qui il a fait fantasmer la France… Paris ! De port en port, l’humour des numéros et les rondeurs des filles enthousiasment les hommes comme les femmes.
Critique : … Dans cette ode à la femme jamais machiste, Joachim a beau faire le coq, il est tout petit à côté de ses pétroleuses de tous âges et de toutes mensurations. Comme Cassevetes dans Meurtre d’un bookmaker chinois. Ce n’est pas l’unique référence, tant Tournée (titre derrière lequel on entend aussi « tournage ») ne cesse de déployer tout un imaginaire de cinéma, depuis le mythe du producteur consumant sa vie comme les billets, jusqu’aux créatures felliniennes, opulentes voire corpulentes. Cosmopolite, la fantasmagorie relie Hollywood et l’Europe, mixe l’anglais, le français, l’italien. Semble faire des clins d’oeil à tout le monde – lorsque la folle équipe pépie dans le hall avant de prendre des taxis, on croit reconnaître du Godard.
On pense surtout à Jacques Rozier. A sa liberté aérienne, faussement improvisée. Amalric excelle comme lui dans le free style, l’échappée soudaine (…) Le plaisir de Joachim n’est pourtant pas toujours le nôtre. Il peut être cruel, ce type, inconséquent avec ses enfants et avec bien d’autres, comme on le voit dans un épisode parisien, dur retour à la réalité. C’est un charmeur qui agace parfois, mais qu’on a envie d’embrasser lorsqu’il réclame auprès des hôteliers de couper l’infecte musique d’ascenseur qui dégouline dans leur établissement.
Un autoportrait d’Amalric ? Plutôt un portrait du joueur en chacun de nous, de l’ado attardé se rêvant couvert de femmes, tantôt morveux, tantôt miteux. Autant dire que le goût du travestissement et de la mise en scène de soi, érigé ici en philosophie de la vie, ne va pas sans risque, ni sacrifice. La générosité brûle ici tout sur son passage. Mais lorsque Zand fait péter une nouvelle fois la sono rien que pour nous, la fin du monde peut arriver, il sait qu’il sera entouré.”
Video (en VOSE): http://xurl.es/tourne