DILLUNS 25 DE FEBRER A LES 20.00 h, entrada lliure
COMPLICES de Frédéric Mermoud (2010)
Amb: Gilbert Melki, Emmanuelle Devos, Nina Meurisse i Cyril Descours – 1h33
Sinopsis: Vincent i Rebecca no tenen més que 18 anys i s’estimen amb passió. Tot i això, dos mesos després de trobar-se, el cos de Vincent és trobat al Roine, i Rebecca ha desaparegut. Mentre els inspectors encarregats del cas retroben el fil d’aquesta història d’amor, es confronten a les fallides de les seves pròpies vides.
Crítica: Internar-se en els laberints de la policia francesa a la gran pantalla equival a prendre un gran risc, el de recordar els centenars de sèries i telefilms que posen en escena les forces de l’ordre, fins al punt d’haver establert un clixé massa transitat. Frédéric Mermoud, pel contrari, signa el seu primer llargmetratge amb una visió polièdrica i matisada que va més enllà del típic film noir.
Es considera, així, els policies com a individus que poden girar la cara de fàstic davant un cos putrefacte, tenir preocupacions en la seva vida afectiva, o veure’s particularment afectats per un cas que els recordi a la seva història personal. Aquest acostament és indicatiu de la visió d’un director que refusa la realitat monocromàtica per considerar millor les paradoxes, secrets i incongruències d’unes vides fetes d’instints i d’impulsos.
Prou ràpid, l’espectador se n’adona que la complicitat del títol és un terme d’accents més sentimentals que jurídics. El film elabora dues històries, entra en dos universos les relacions dels quals semblen en principi molt restringides, per tal de dibuixar aquestes dues parelles de personatges, dos adolescents i dos adults, un paral·lel.
Synopsis . Vincent et Rebecca ont à peine 18 ans et s’aiment avec passion et insouciance. Pourtant, deux mois après leur rencontre, le corps de Vincent est repêché dans le Rhône et Rebecca a disparu. L’inspecteur Hervé Cagan et sa coéquipière Karine Mangin enquêtent. Alors qu’ils remontent le fil de l’histoire d’amour qui liait les deux amants, ils se retrouvent confrontés aux failles de leurs propres vies.
Critique : L’une des principales qualités de Complices est de ne pas en faire des caisses pour se donner un genre : contrairement à d’autres qui se sont frottés récemment au polar, Frédéric Mermoud sort un premier long métrage sans effets à l’américaine. Un atout dans un cinéma français où l’on constate que cet habillage est souvent toc, mal ajusté et ne fait au final que masquer un cruel manque d’idées. Ouf, nous voilà enfin débarrassés de ces tueurs psychopathes sataniques grand-guignolesques, véritables tartes à la crème scénaristiques. Que reste-t-il alors ? A vrai dire ce qui compte, à commencer par des personnages qui tiennent la route.
Deux flics mènent une enquête suite à la découverte du cadavre d’un jeune homme. Le suspense ne se situe pas là où on l’attend, l’affaire n’a rien d’original (une histoire de prostitution qui dégénère), mais le film assume pleinement la banalité de son intrigue policière. Si tension il y a, celle-ci dépend principalement des sentiments amoureux en jeu et de l’épaisseur temporelle qui leur est donnée. Au fil des recherches menées, l’histoire de la victime et de sa petite amie resurgit par flash-backs.
Vincent rencontre Rebecca dans un cybercafé, où il appâte ses clients sur le net. Il ne lui avoue pas immédiatement qu’il se pro stitue, puis finit par l’embarquer avec lui dans son commerce. Leur passé récent remonte par petites touches naturalistes et sensuelles réussies (le regard intense et le sourire gourmand de la jeune amoureuse à peine sortie de l’adolescence), qui échappent de justesse à la complaisance en mêlant subtilement le chaud et le froid, une chair vibrante et une chair triste. Ces immersions perdraient sans doute en épaisseur si elles ne trouvaient un bel écho dans le duo de policiers formé par les excellents Gilbert Melki et Emmanuelle Devos.
Au jeune couple fougueux et inconscient (Nina Meurisse et Cyril Descours, très justes) répondent en effet ces deux autres complices unis par les liens du travail et une prudente amitié amoureuse. En leur compagnie, le film respire et élargit sa palette en mêlant leur investissement grave et ému, leur souci quasi parental, à une légèreté de ton parfois proche de la comédie sentimentale. Ainsi évacuent-ils la tension de la journée, et sans doute aussi leur frustration sexuelle, en jouant au ping-pong dans des tenues pas très sexy ou en ironisant sur leur célibat.
Ils nous renvoient finalement à un autre temps du couple, à un après mélancolique assez beau car, malgré la désillusion, une parcelle de désir, même frileux, semble toujours subsister en eux. C’est cette flamme fragile, préservée avec bienveillance, qui fait le charme de Complices, bon petit film parfaitement incarné.