MES DEL CINEMA FRANCÈS del 30 de setembre al 24 d’octubre 2013

A l’Alliance Française les lundis à 20h00, entrée gratuite – 

A l’Alliance Française els dilluns a les 20h, entrada gratuïta

 

DILLUNS 30 DE SETEMBRE A LES 8 DEL VESPRE

  • LOUISE WIMMER de Cyril Mennegun (1h20 – 2012)120x160 L Wimmer 10-11

Synopsis : Après une séparation douloureuse, Louise Wimmer, à la veille de ses cinquante ans, vit dans sa voiture, attendant de trouver un appartement pour repartir de zéro. Entre le découragement et l’espoir, elle cherche comment reconquérir sa vie… Le film-révélation de 2012 : un premier long-métrage très fort où s’affirme le style d’un jeune cinéaste et la découverte d’une actrice hors normes.

Critique : Une femme, la nuit, pleure au volant. De l’autoradio sortent les notes rageuses d’un blues de Nina Simone. Elle se gare sur une aire d’autoroute. Elle restera là jusqu’au petit matin. Depuis des mois, Louise, presque 50 ans, dort dans sa voiture. Elle est du genre rugueux, cette grande tige à la voix éraillée par le tabac. Sourire ? Pour quoi faire, quand on passe ses nuits enroulée dans un plaid à l’arrière d’un break et qu’on bosse comme femme de ménage dans un hôtel ? Louise n’a aucune raison d’être aimable. Pas même avec l’employée des services sociaux qui, depuis six mois, doit lui trouver un appartement…

Ce premier film en dit long sur la précarité d’aujourd’hui. Se laver où l’on peut, se changer sur un parking, manger à l’œil à la cafétéria, siphonner de l’essence en plein milieu de la nuit quand les autres sont bien au chaud : autant d’humiliations et de systèmes D que Cyril Mennegun peint avec le détail juste, sans misérabilisme. Etre précaire, c’est tenir le coup, ne pas lâcher, pour ne pas tomber plus bas. Alors, quand la voiture de Louise refuse de démarrer… Que reste-t-il quand on a dégringolé ? La dignité. Et la solidarité naturelle de gens simples. Une patronne de bistrot, un pote de PMU serviable qui ne posent pas de questions… Le réalisateur ne donne que quelques indices sur le passé de Louise. Grâce à une jolie scène où elle « emprunte » une robe noire, des bijoux et du maquillage, on comprend la femme séduisante et aisée qu’elle a été.

Elle encaisse, Louise. Avec, toujours, le blues de Nina Simone en fond sonore. Elle finira par s’en débarrasser, après une véritable scène de transe à laquelle Corinne Masiero donne toute sa force. Cette comédienne est une révélation, à la fois solide comme un roc et fissurée de partout. A la fin, Louise lève la tête, et, de l’autoradio, cette fois, sort un tube planant des années 60. Une chanson sur une femme qui en a bavé, et qui finit par ces mots : « La course est presque gagnée… »

Sinopsi: Descriu a una dona, Lluïsa, que amb gairebé 50 anys d’edat, resisteix al marge de la societat per preservar les aparences i intentar tirar endavant després d’una ruptura que la va deixar sense domicili, sense diners i sense família. 

Critica: En pocas ocasiones, los escasos 80 minutos de una película, además ópera prima, parecen acompañar con tal perfección la triste actualidad económica que nos amenaza. El vía crucis de esta mujer, sin pasado aparente y casi sin futuro probable, como cualquiera de las personas que nos rodea, no puede plasmar mejor la angustia de la situación actual.

Corinne Masiero, espléndida como protagonista, encarna a esta mujer que lo ha perdido todo. Poco a poco iremos descubriendo que se gana la vida como puede, durmiendo en su coche desde hace seis meses, en espera de que la asistencia social le encuentre un hueco en algún edificio. No le queda nada, salvo lo más importante y lo único imprescindible, la fuerza de seguir luchando día a día y una dignidad, propia de una heroína griega, con la suficiente entereza para no caer en la desesperación total. (…)
Si frente a las “dictaduras árabes” aparecen innumerables países voluntarios para derrocarlas y restituir la democracia armados hasta los dientes (luego dejan todo su equipamiento militar que suele ser utilizado por la próxima dictadura), resulta sorprendente lo poco enérgicos que se han mostrado hasta ahora la totalidad de gobiernos mundiales frente a la dictadura de las finanzas, que no duda en instaurar tecnócratas al frente del país que más le conviene (Italia, hoy, es el primer ejemplo de golpe de estado financiero).
Louise Wimmer es el resultado de los efectos de esta dictadura. Un caso particular frente a la generalidad de una situación que se demarra a una velocidad espeluznante. Su director, Cyril Mennegun, con este ejemplo perfecto ha sabido conquistar galardones y haber sido seleccionado en los festivales de medio mundo (Zurich, mención especial) porque la resonancia de la historia siempre parte de una situación personal y los espectadores van más allá de su anécdota.
¿Y qué hace Louise Wimmer? No resignarse y continuar luchando a su nivel, cada día, cada minuto de su existencia. No creo en la revolución, en su sentido, de cambio violento, sino en su acepción de revolver (cambiar el orden establecido) o revolverse (dirigirse hacia otra dirección). Como en la canción de Nina Simone tengo la sensación de que vamos hacia el diablo que nos está esperando.
Frente a la miseria de la situación de Louise Wimmer se podía esperar un trágico final. Y no. No es así. La protagonista ha sabido revolverse en su situación y el final se ilumina con un halo de esperanza. Pequeña, pero esperanza, al fin y al cabo. Ha sabido aguantar y luchar porque conocía a su enemigo: ella misma.

Avec : Corinne Masiero , Jérôme Kircher , Anne Benoît .

DILLUNS 7 D’OCUTBRE A LES 8 DEL VESPRE

  • PLUS TARD TU COMPRENDRAS de Amos Gitaï (1h28 – 2009)

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Synopsis : Alors que débute le procès de Klaus Barbie, à la veille de la mort de sa mère, Victor rompt le silenci qu’elle a gardé sur la déportation de ses parents et renoue avec ses origines juives. Au-delà de l’évocation de la Shoah et de l’histoire personnelle de Jérôme Clément, ce film reflète l’universalité des rapports mère-fils.

Critique : Projet inhabituel dans la filmographie d’Amos Gitai, ce nouveau film est adapté du livre de Jérôme Clément (président d’Arte et écrivain), qui raconte l’histoire de sa famille – une histoire tout à fait singulière et douloureuse. Ses grands-parents maternels et juifs furent déportés pendant la guerre et leur appartement parisien fut “occupé” par ses grands-parents paternels non-juifs. La judéité de la branche maternelle et cette effarante spoliation interfamiliale ne lui furent révélées que des dizaines d’années plus tard.

Plus tard, tu comprendras n’est pas vraiment un film “sur” la Shoah mais plutôt sur ses traces dans le présent et sur la façon dont cette histoire se transmet (ou pas) au plan intime et familial. Le film est presque entièrement contemporain, à l’exception de la séquence de l’arrestation des grands-parents, remarquable au demeurant par son esthétique du fragment allusif : des pavés et des bottes à l’image, des cris, des mots allemands et des sons ferroviaires, cela suffit à suggérer la déportation sans avoir recours aux pénibles reconstitutions déjà mille fois vues. Mais tout le film est travaillé par ce principe du non-dit, du silence, du suggéré, de l’entre-image et de l’entre-parole, option formelle qui correspond au sujet profond du projet : le silence des anciens en réponse aux questions des descendants.

Témoin ce déjeuner où l’alter ego de fiction de Jérôme Clément (Hippolyte Girardot) pose des questions à sa mère (Jeanne Moreau) sur le passé : celle-ci lui répond cuisson du rôti et des haricots verts. Le mélange de honte, de culpabilité et de douleur qui peut aboutir au silence des survivants de cette période est remarquablement saisi, avec une belle économie de moyens. Parfois, la parole se libère, mais seulement à l’étage de la génération d’après, entre Girardot et sa sœur (Dominique Blanc), qui ferraillent sur le degré de culpabilité de leurs ascendants paternels. Autre séquence magnifique, la visite aux archives de la Commission de dédommagements résultant des spoliations, avec ses dialogues quasi surréalistes de froideur comptable, ses lents travellings dans des couloirs sombres et circulaires : à deux pas de la tour Eiffel, fier visage éternel de Paris, ce lieu est comme un boyau dans lequel la Ville lumière stocke la part nauséabonde de son passé.

Tout aussi intelligente et délicate est la direction d’acteurs : Jeanne Moreau se “contente” quasiment d’être elle-même devant la caméra tandis qu’Hippolyte Girardot est dans la posture de l’enquêteur incertain qui tente de reconstituer un puzzle forcément incomplet. La seule fausse note du film intervient dans la scène de la synagogue, quand le personnage joué par Moreau révèle sa judéité à ses petits-enfants, leur confie son étoile jaune et leur transmet une leçon d’antiracisme : si l’obligation de sauter une génération pour libérer la parole est une observation juste, le dialogue pèche par un excès de bavardage explicite, alors que tout le film séduit justement par son registre implicite.

L’assassinat de six millions d’êtres humains a créé une béance dans la grande histoire, dans les récits familiaux et dans la transmission intergénérationnelle. Film plein d’ellipses significatives et de non-dits parlants, généreusement ouvert aux pensées de chaque spectateur, Plus tard, tu comprendras donne à ce motif de la béance une forme discrètement virtuose et subtilement émouvante.

Sinopsi: L’anciana Madame Gornick dóna voltes pel seu apartament escoltant un programa de televisió sobre el judici del nazi Klaus Barbie. Mentrestant, el seu fill Víctor intenta recopilar la història de la família a través de fotos, cartes i records.

Avec: Jeanne Moreau, Hippolyte Girardot, Dominique Blanc

 DILLUNS 14 D’OCUTBRE A LES 8 DEL VESPRE

  • LES CHANSONS D’AMOUR de Cristophe Honoré (1h40 – 2007)

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Synopsis : Un homme, deux femmes ; deux hommes ; plus de femme, Paris où pleurent les chansons et chantent les amours. Le chassé-croisé des sentiments. La nuit, le jour. “Les chan… les chan… les chan-sons d’a-mour finissent maaaal… en gé-né-ral…” Mais pas toujours. Pas forcément. Heureusement.

Sinopsi: Totes les cançons d’amor parlen del mateix: ‘Hi ha massa gent que t’estima’ … ‘No podria viure sense tu’ … ‘Sorry Angel’ … Les cançons d’amor també conten aquesta història.

Critique : Cela faisait plusieurs années que Christophe Honoré, enfant terrible et crâneur, doué en tout (écrivain, critique, cinéaste, etc.), promettait sans convaincre totalement. Le brio dessert parfois. Il a fallu attendre Dans Paris (2006) pour qu’Honoré fasse la différence. Aujourd’hui, avec Les Chansons d’amour, il offre le meilleur de lui-même, et ce qu’il a toujours voulu atteindre : une forme de légèreté pop qui permette de dire l’amour et le sexe, la famille et le deuil, sans céder au pathos. La comédie musicale, Honoré tournait autour depuis 17 fois Cécile Cassard, où Romain Duris reprenait une chanson d’un film de Jacques Demy, Lola. On pense de nouveau à Demy ici, modèle français inégalé, intimidant, mais pas pour Honoré, qui perpétue sans complexe le genre en lui apportant du sang neuf. C’est dans le lit conjugal de la belle Julie (Ludivine Sagnier) et du beau Ismaël (Louis Garrel) que s’invite la première note de fantaisie. Elle s’appelle Alice (Clotilde Hesme) et rejoint avec naturel les tourtereaux sous les draps. Chacun est sagement couché, un livre à la main. Un clin d’oeil à Dans Paris et, avant lui, aux vieux films de Godard ou Truffaut. Mais cette fois Christophe Honoré pimente le badinage, l’amour se fait à trois. Un chassé-croisé cocasse s’improvise sous l’édredon où chacun tente de trouver sa place, la plus érotique qui soit. Manège osé et plein d’insouciance à la fois, où Honoré s’amuse à chambouler les codes du cinéma et les combinaisons de la chair. L’amour libre, comme on disait naguère ? Pas tout à fait. Plutôt l’amour sans tabous, mais avec de nouvelles règles, de nouvelles formes de cinéma, d’abord fondées sur le jeu. Car sans jeu, point de jeunesse. Ce couple-là, Honoré y tient et le soigne jusqu’au bout. L’élan, la pirouette, le ping-pong verbal animent la plupart des chansons du film, dialogues vifs et espiègles à deux ou à trois pour des jeux tour à tour galants, cruels, vicieux (« du bout de ta langue/nettoie-moi partout ») ou mélancoliques. Un dimanche de la vie, c’est toute la famille de Julie réunie au complet autour de la galette des Rois qui se lance dans une complainte magnifique sur la pluie qui tombe à Paris. Premier temps fort musical où le film décolle, prend de la hauteur. Les paroles circulent, limpides. La grâce est déjà là. Une grâce bientôt rompue par un drame. Soudain et glaçant. Sur le deuil et la difficulté de le surmonter, Honoré a déjà beaucoup donné, faisant de ce thème le point d’ancrage de toute son oeuvre, cinématographique comme littéraire. On pourrait lui reprocher, s’il n’avait pas ici même parachevé son geste avec le concours précieux d’Alex Beaupain, auteur-compositeur du film. Il faut beaucoup de tact pour une telle alchimie. Beaupain en a : sa musique est une ligne claire, fine sans être maniérée. Les chansons font corps avec les acteurs, leur timbre est fébrile. Ronde cristalline ou marche obsédante, à chaque fois la voix est en avant et avec elle les soupirs, les murmures, le parler-chanter, dans une lignée qui va de Dominique A à Jean-Louis Murat, en passant par Daniel Darc. Dans cet univers enchanteur, les filles ont la beauté de fées sexuées, blondes, brunes ou fauves. Les garçons, celle d’anges sensuels. Tous les acteurs sans exception, jeunes ou moins jeunes, semblent touchés par la grâce. Mais c’est indéniablement Louis Garrel le plus bluffant. Très bon dans le chant comme dans la pantomime façon cinéma muet, virevoltant ou las, il révèle ici une gamme très variée de sentiments et de sensations. Un peu danseur, un peu acrobate, il joue divinement avec les lois de la gravité, sait être léger comme une plume, mais sait aussi peser et porter sur son dos un fardeau écrasant de douleur. Un Léaud des temps modernes. On pense de fait beaucoup à la Nouvelle Vague, mais entre autres : Les Chansons d’amour procure la même impression troublante qu’un palimpseste, un mille-feuille de réminiscences musicales et cinématographiques. Pour autant, Honoré ne se retourne pas vers le passé, il s’inscrit bien dans le Paris métissé d’aujourd’hui, un Paris d’hiver, de brume et de gel. Un Paris documentaire (on y entraperçoit même, au détour d’une affiche, Sarko la menace !), filmé une fois encore de façon très sensible. La vitalité est bien le principe directeur de ce film intemporel et très actuel à la fois, traversé par la mort, mais qui refuse justement tout ce qui lui est associé, de la peur à la résignation. Voilà un hymne à tous les possibles, qui propose diverses manières de vivre ensemble à deux, à trois, en famille, en société, entre homos et hétéros. Il compte large. Comme un film populaire.

Avec : Louis Garrel, Ludivine Sagnier, Chiara Mastroianni

 DILLUNS 21 D’OCUTBRE A LES 8 DEL VESPRE

  • LA FAMILLE WOLBERG de Axelle Ropert (1h20 – 2009)

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Synopsis : Il est capable de faire un discours étonnant sur la soul américaine à des écoliers éberlués, de se mêler de la vie privée de ses concitoyens, ou encore de faire jurer à sa fille de 18 ans que jamais, au grand jamais, elle ne quittera la maison familiale. C’est Simon Wolberg, maire d’une petite ville de province, amoureux fou de sa femme, père envahissant et fils provocateur ! C’est l’obsession de la famille qui porte cet homme. Qui le pousse à mettre à l’épreuve ces liens, à en vérifier la force et la fragilité.

Sinopsi: Simon és alcalde i pare de família. Carismàtic i carregós, va de la poesia més sublim a ficar-se on no el demanen. Opressiu per als seus fills, Delphine i Benjamin, i per la seva dona, a qui adora i no deixa viure, i per al seu pare vidu, desaprovant que refaci la seva vida.

Avec : François Damiens, Valérie Benguigui, Valentin Vigourt

Al Cinema Imperial les jeudis à 20h et 22h30 sauf session unique à 21h

(gratuit pour les amis de l’AF)

Al Cinema Imperial els dijous a les 20h i a les 22h30 menys sessió única a les 21h

(gratuit per els amics de l’AF)

 

DIJOUS 3 D’OCUTBRE A LES 8 DEL VESPRE I A LES 22H30

  • LE PÈRE DE MES ENFANTS de Mia Hansen-Løve (1h50 – 2009)

Le pere de mes enfants

SYNOPSIS : Grégoire Canvel a tout pour lui. Une femme qu’il aime, trois enfants délicieuses, un métier qui le passionne. Il est producteur de films. Avec sa prestance et son charisme exceptionnel, Grégoire force l’admiration. Pourtant sa prestigieuse société de production est chancelante. Mais Grégoire veut continuer d’avancer, coûte que coûte. Jusqu’où cette fuite en avant le conduira-t-il ?

Sinopsi: Grégoire Canvel té tot el que es pot desitjar: una esposa a qui estima, tres filles encantadores i una interessant feina com a productor de cinema, a la qual dedica gairebé tot el seu temps i esforç.

Avec : Chiara Caselli , Louis-Do De Lencquensaing , Alice de Lencquesaing

DIJOUS 10 D’OCUTBRE A LES 8 DEL VESPRE I A LES 22H30

  • SKYLAB de Julie Delpy (1h53 – 2011)

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SYNOPSIS : En juillet 1979, la petite Albertine, 10 ans, accompagnée de ses parents, Jean et Anna, et de mémé, sa grand-mère maternelle, s’en va fêter l’anniversaire de son autre aïeule, Mamie, dans sa maison bretonne. Toute la famille s’est réunie pour l’occasion. Il y a Loulou et Clémentine, Monique et Gustavo, toujours gais, Fredo et Linette, nettement plus renfrognés, Roger, qui ne dit rien, Micheline, sa femme, Suzette et Joseph. Les adultes parlent beaucoup d’un satellite qui menace de finir sa course sur la Bretagne. Et s’il tombait dans le jardin ? Le déjeuner est alerte et joyeux, l’après-midi à la plage reste réjouissant, le dîner réveille les discussions et les dissensions politiques…

Critique : Mamie fête son anniversaire, et ça va faire une jolie comédie, c’est Julie Delpy qui invite. Qu’elle marche dans les pas de Woody Allen (2 Days in Paris) ou choisisse le film en costumes (La Comtesse), cette actrice-cinéaste a de l’originalité et de l’esprit. Avec Le Skylab, elle brode sur les souvenirs personnels d’un jour d’été en Bretagne, en 1979.

La petite Julie est rebaptisée Albertine et sa maman est jouée par la Delpy d’aujourd’hui. Chez mamie, c’est un nid de cousins, d’oncles et de tantes, pas spécialement versés dans la culture. On met la table sur la pelouse. Une averse, on rentre. Le soleil revient, on ressort. Le récit se construit au gré des réjouissances, en toute simplicité. C’est un vrai pari : tout prendre de ce jour de fête, ses hauts, ses bas, ses à-côtés, ses joies programmées et ses bonheurs inattendus, parce que ce grand fourre-tout, c’est la vie.

Filmant sans manières, Julie Delpy a l’oeil partout et fait une place à tous, tonton fasciste, maman féministe, copains nudistes… Ce « big bazar » aurait pu être tonitruant, il a une douceur nostalgique et la fraîcheur des instantanés. Et le Skylab ? C’est une station spatiale américaine qui menace de se désintégrer sur l’ouest de la France. Juste un engin en suspens qui signe la modestie revendiquée de cette comédie : Albertine et son temps retrouvé, c’est juste un moment de vie suspendue.

Sinopsi: Durant un viatge amb el seu marit i els seus fills, Albertine recorda el viatge que va fer a Bretanya, quan tenia deu anys, per assistir a la celebració de l’aniversari de la seva àvia a casa de la seva tia Suzette.

Critica: Julie Delpy cridant a la Terra des del planeta Memòria

L’Skylab va ser la primera estació espacial nord-americana que va girar al voltant de la Terra. Una missió molt exitosa que des de l’any 2011 també dóna nom a la quarta pel·lícula dirigida per l’aparentment angèlica Julie Delpy. Dolça aparença com la d’aquest lluminós film, molt més complex si recordem que rere l’ampli i sempre joiós somriure de la francesa s’amaga un sentit de l’humor punyent i, sovint, un pèl macabre.

L’espai triat per aquesta obra coral és la campagne francesa, el marc de tantes i tantes obres mestres del cinema francès. Però ni Renoir ni Bresson l’haguessin pensat com ho ha fet ella: amb Born to be alive de fons i Les Anarchistes de Ferré repicant encara. L’excusa de la trobada: una visita familiar estiuenca que reuneix a la mateixa taula unes quantes generacions i maneres de veure el món ben diferents. Formes de pensar intransferibles que impacten una vegada i una altra, des de l’irreverent oncle que canta La Ballade des genes Hereux fins la jove Albertine d’onze anys i la seva peculiar descoberta de l’amor.

El fil conductor que sobrevola aquest estiu són els explosius efectes que pot tenir la reentrada a l’atmosfera de l’estació espacial l’any 1979. La matèria primera no cal buscar-la gaire lluny, la directora l’extreu de la seva pròpia memòria, dels records d’aquells dies a la Bretanya. Fregant de forma tangencial l’espera de la fi del món imaginada per Lars von Trier, la també actriu i cantant Delpy demostra poca melancholia i sí molta mordacitat. Fa seus els ideals revolucionaris i igualitaris de la mare a la qual interpreta, i els defensa peti qui peti. Per alguna cosa admet la seva herència, que “em van educar com un animal salvatge”.

Le Skylab va plena de situacions absurdes que sempre amaguen, si un vol buscar-hi, una certa paràbola sobre la transició de la infantesa a l’adolescència, dels ideals a la realitat que s’imposa. Sense cap trama complicada al darrere, l’esforç que demana a l’espectador és un altre: el de deixar-se emportar per un món de riures i discussions que ens porta a les millors sobretaules d’estiu.

Francament divertida, aquesta petita estampa colorista ens retroba amb el bo i més gran de la tradició humorística que ja ve de Tati. Paradoxes hilarants que cal assaborir lentament, com les balades de Jeanne Moreau o les de Gilbert O’Sullivan. Ni trop tôt ni trop tard. Alone again, naturally.

Raquel Sánchez

Avec : Lou Alvarez , Julie Delpy , Eric Elmosnino

DIJOUS 17 D’OCUTBRE A LES 8 DEL VESPRE I A LES 22H30

  • DE ROUILLE ET D’OS de Jacques Audiard (2h00 – 2012)

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SYNOPSIS : Ça commence dans le Nord. Ali doit s’occuper de son fils, Sam, 5 ans, qu’il connaît à peine. Sans domicile, sans argent et sans amis, Ali trouve refuge chez sa sœur à Antibes. A la suite d’une bagarre dans une boîte de nuit, son destin croise celui de Stéphanie. Il la ramène chez elle et lui laisse son téléphone. Il est pauvre ; elle est belle et pleine d’assurance.Tout les oppose. Stéphanie est dresseuse d’orques au Marineland. Il faudra que le spectacle tourne au drame pour qu’un coup de téléphone dans la nuit les réunisse à nouveau. Quand Ali la retrouve, la princesse est tassée dans un fauteuil roulant : elle a perdu ses jambes et pas mal d’illusions.

Sinopsi: De sobte, Alí ha de fer-se càrrec del seu fill Sam, un nen de cinc anys a qui amb prou feines coneix. Ja que no té casa, ni diners, ni amics, es refugia a Antíbol, a casa de la seva germana.

Avec : Marion Cotillard, Matthias Schoenaerts, Armand Verdure

DIJOUS 24 D’OCUTBRE A LES 9 DEL VESPRE

  • L’APOLLONIDE de Bertrand Bonello (2h02 – 2011)

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SYNOPSIS : A la charnière entre le XIXe et le XXe siècle, la vie d’une maison close à Paris. Marie-France gère sa pension tout en sachant qu’une future réglementation mettra fin à son activité et à celles de ses filles. L’une des pensionnaires est défigurée au couteau par un client sadique. Elle devient bientôt une attraction pour certains hommes, qui veulent découvrir son «sourire» tracé par la lame. On suit également les parcours, souvent tragiques, parfois joyeux, de Clothilde, Julie, Samira, ou encore Léa. Objets de fascination, des fantasmes ou parfois de la tendresse de leurs clients, les jeunes femmes circulent dans un univers qui ne sera bientôt plus qu’un souvenir…

Sinopsi: Ambientada en un bordell a París, principis del segle XIX. Un home desfigura el rostre d’una prostituta. La cicatriu resultant dibuixa a la seva cara un somriure tràgic que la marcarà per a tota la vida.

Avec : Hafsia Herzi, Céline Sallette, Jasmine Trinca

DILLUNS DE CINEMA EN VOS · 28 DE GENER

DILLUNS 28 DE GENER A LES 8 DEL VESPRE

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DERNIER ÉTAGE, GAUCHE, GAUCHE (2010) d’Angelo Cianci – 1h30

Amb: Hippolyte Girardot, Fellag, Aymen Saïdi, Judith Henry, Michel Vuillermoz, Lyes Salem, Thierry Godard

 

Sinopsis: No és així com havia d’haver passat. Com tots els matins, François Echevarría, secretari judicial, hauria hagut de poder realitzar la seva tasca del dia en aquest suburbi, i tornar al vespre a la seva llar. Però avui, el destí ha decidit reservar-li una altra cosa…

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Crítica: François Echevarria, secretari judicial, es prepara per abordar un dia de la seva rutina: un desnonament en un bloc de pisos d’un suburbi francès qualsevol. El grup de l’administració, escortat per alguns membres de la força pública, es dirigeix a l’apartament de Mohand, un senyor d’origen cabilenc que ronda la cinquantena i que viu amb el seu fill Salem, un jove insolent i impetuós. Quan Echevarria s’apresta a entrar per la força, el jove Salem, a boca de canó, oposa una resistència a la qual s’hi suma son pare, en una fuita cap endavant dels esdeveniments, que els portarà a segrestar Echevarria.

El film comença en realitat aquí, amb tot allò que pugui desencadenar la porta tancada i els malentesos. El descontent social, les crispacions de la comunitat, la matusseria de les “forces públiques”…. Per al seu primer film, Angelo Cianci aborda temàtiques ben serioses, però privilegia la comèdia, la farsa de l’absurd, les situacions inesperades. Una bona idea: tant a porta tancada, a l’apartament del setè pis on els tres homes aprenen a entendre’s, com a l’exterior del HLM (habitatges de lloguer moderat) on formiguegen els polítics locals i la policia, el film encerta en la descripció d’una certa realitat de la França contemporània i, perquè no, de l’Europa que ara vivim.

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Synopsis : Un matin comme les autres pour un huissier chargé d’opérer une saisie dans une cité de banlieue,sauf que c’est l’anniversaire du 11 septembre, et qu’il se retrouve face à un père démuni et son filsagité… qui le prennent en otage. Trois hommes bloqués pendant 24 heures au septième étage d’une tour HLM cernée par le GIGN qui les prend pour des terroristes. Trois hommes qui se combattent mais condamnés à se comprendre.

 Critique :  Ce premier film, à la mise en scène rythmée, évite les clichés sur la banlieue et brocarde la condescendance des polítiques. Oscillant entre dérision et tragédie sociale, il affleure régulièrement l’esprit acerbe de la comédie italienne des années 50-60, avec une métaphore finale astucieuse. Ce qui rend le film précieux, si l’on peut dire, est le bien-fondé et la justesse de sa drôlerie, qui relève en dernier ressort d’un humanisme bien senti.